La culture sans labour pourrait représenter le plus grand espoir de l’agriculture pour lutter contre le changement climatique, réduire la dépendance à l’égard des engrais et minimiser la corrosion des terres. Mais l’incertitude, les facteurs économiques et la résistance de l’industrie des engrais ont retardé l’adoption massive de cette pratique de gestion des sols. Avec des solutions de financement spécialisées, un plus grand nombre d’agriculteurs pourraient cependant adopter la culture sans labour et accroître leur rentabilité.
Bonne nouvelle : si vous savez comment correctement mettre en œuvre cette forme d’agriculture respectueuse de l’environnement, vous pouvez bénéficier d’une série d’avantages économiques et éthiques.
Le processus nécessite quelques changements par rapport aux pratiques agricoles conventionnelles. Mais une fois ces changements effectués, vous ne voudrez jamais revenir en arrière. Voici un aperçu de ce qu’il faut faire pour réussir une exploitation agricole sans labour.
Machines nécessaires pour l'agriculture sans labour
La culture sans labour pourrait devenir l’une des options les plus viables sur le plan économique pour une exploitation céréalière. Mais pour que cela fonctionne, vous aurez besoin d’une sélection de machines spécialisées.
Les exigences de base pour passer à la culture sans labour sont les suivantes :
- Un rouleau : il s’agit d’un “tueur de cultures” utilisé pour transformer la “culture de couverture” en paillis.
- Une fourche : pour ameublir le sol et le préparer à la plantation.
En fonction de la culture pratiquée dans le champ :
- Un planteur pour semis direct ou “No-Till Planter” : Il plante les graines de manière uniforme et cohérente sans perturber le sol.
- Ou un semoir pour semis direct ou “No-Till Seed Drill” : pour planter les graines à la bonne position et à la bonne profondeur avec une efficacité exceptionnelle.
Vous êtes peut-être en position d’obtenir des prêts verts ou des incitations financières de l’UE pour passer à l’agriculture sans labour. Mais si vous partez de zéro et souhaitez réduire vos coûts au minimum, nous vous conseillons d’envisager d’acheter une machine de travail du sol tout-en-un.
Nous avons demandé à certains de nos clients combien ils avaient dépensé en matériel pour passer à la culture sans labour. Sur la base de leur expérience et des informations fournies par les vendeurs de matériel, nous avons estimé qu’un agriculteur prudent en matière financière peut passer à la culture sans labour avec un investissement de 60 000 euros, si l’exploitation dispose déjà d’un tracteur suffisamment puissant.
Dans la plupart des cas, tout dépend de la taille de l’exploitation et de l’équipement dont elle dispose déjà. Cependant, ce chiffre indique que tout agriculteur déclarant plus de 50 hectares de terres peut mettre en œuvre la culture sans labour sans risque significatif. D’ailleurs, tous ces agriculteurs ont augmenté leurs récoltes, gagné plus d’argent et économisé des ressources qui auraient normalement été dépensées en engrais.
Combien de temps faut-il pour passer à l'agriculture sans labour?
Avant de commencer à pratiquer l’agriculture sans labour, il faut d’abord restaurer les sols dégradés. Il n’y a pas de raccourci à prendre au cours de cette phase critique du processus de transition.
Un sol qui a été régulièrement travaillé pendant plusieurs années perd sa stabilité globale, sa biodiversité et sa matière organique. Il faut également veiller à obtenir l’acidité parfaite du sol, à atténuer le compactage du sous-sol et à éliminer les croûtes de surface.
Rajeunir un sol qui a été labouré pendant des décennies ne se fait pas du jour au lendemain. Mais les récentes avancées technologiques et méthodiques permettent aux transitions de désormais s’effectuer en un an ou deux seulement. Et si vous bénéficiez d’un financement adéquat, cela pourrait changer la donne pour vos capacités en durabilité.
Il n’est pas facile de faire le choix de l’agriculture durable, mais les récompenses éventuelles que cela comporte font que les réductions temporaires de vos rendements en valent la peine.
Quelles sont les compétences requises pour passer à l'agriculture durable?
L’agriculture sans labour signifie ne pas labourer le sol pour briser la terre compacte et détruire les mauvaises herbes. A la place de cette pratique, les semences sont enfoncées dans le sol avec précision, en laissant la matière organique à la surface. Cette méthode réduit l’érosion et empêche le dioxyde de carbone de s’échapper dans l’atmosphère.
Une exploitation agricole sans labour réussie s’appuie généralement sur plusieurs compétences clés. Au cœur du processus se trouve la rotation des cultures, qui, créant une pénurie de nourriture pour les ravageurs et des maladies, garantit leur disparition.
Une autre compétence clé est la culture de plantes de couverture, utilisées pour augmenter les niveaux de nutriments dans le sol et lutter contre les mauvaises herbes. Associées à un équipement adéquat, à des pratiques de fertilisation et de lutte contre les parasites, ces compétences sont essentielles à la réussite d’une opération de culture sans labour.
L'agriculture sans labour en action
Une approche légèrement différente de celle adoptée aux États-Unis est l’approche champ par champ de l’Union européenne. D’autres approches font appel à l’intelligence artificielle et à l’utilisation d’écosystèmes naturels comme source d’inspiration pour l’agriculture durable.
Prenons l’exemple des jardins-forêts du Bec-Hellouin, en France. Ce cas exceptionnel de permaculture s’inspire des caractéristiques les plus résistantes des écosystèmes naturels. Chaque culture et chaque plante de la ferme sont soigneusement sélectionnées afin de créer un environnement de culture harmonieux. Conçu pour reproduire l’écosystème naturel d’une forêt, le “mini jardin forestier” se compose de canopée, de strates arbustives, de couches d’herbacées et de couches des couvres sols.
La stratégie de culture multiple utilisée dans les jardins-forêts en France favorise la diversité des éléments nutritifs et une croissance saine et perpétuelle. Sur 1,8 hectare seulement, cette exploitation sans labour produit environ 800 cultures différentes. Selon l‘Institut national français de la recherche agronomique, elle est tout aussi viable économiquement qu’une exploitation agricole traditionnelle de même taille.
Le géant de la production alimentaire Danone s’est associé à Microsoft pour rendre l’agriculture sans labour plus efficace grâce à l’intelligence artificielle. Son programme d’agriculture régénératrice vise à protéger les sols, à autonomiser une nouvelle génération d’exploitations agricoles et à promouvoir le bien-être des animaux, le tout avec l’aide d’un logiciel d’intelligence artificielle.
Passer à l'agriculture sans labour est plus facile que vous ne le pensez
La question de la viabilité de l’agriculture sans labour a fait beaucoup de bruit ces dernières années. Diverses organisations, experts et groupes d’intérêt ont exprimé des inquiétudes quant à l’efficacité et à la rentabilité de cette méthode d’agriculture durable. Cependant, le passage à l’agriculture sans labour ne demande que de la patience et de l’engagement si l’on dispose des conseils, de l’équipement et du financement adéquats
Avec l’aide de HeavyFinance, les prêts verts dont les agriculteurs ont besoin sont plus abordables et accessibles que jamais. Les agriculteurs ont maintenant accès à un financement bon marché pour leur passage à l’agriculture sans labour et il n’y a donc jamais eu de meilleur moment pour transitionner vers des pratiques agricoles durables.